Chambre(s)
Léa Riviere
(julia piccolo)
Nicolas B.
Camille Despagnet
//YAO SONG
Extraits (Irina Z)
Partie 3, le système des arts particuliers, chapitre I, Ouvrages d'architecture qui tiennent le milieu entre l'architecture et la sculpture (I.Z)
Extraits
(I.Z)
WALTER BENJAMIN : L'intérieur est l'asile où se réfugie l'art. Le collectionneur se trouve être le véritable occupant de l'intérieur. Il fait son affaire de l'idéalisation des objets. C'est à lui qu'incombe cette tâche sisyphéenne d'ôter aux choses, parce qu'il les possède, leur caractère de marchandise. Mais il ne saurait leur conférer que la valeur qu'elles ont pour l'amateur au lieu de la valeur d'usage. Le collectionneur se plaît à susciter un monde non seulement lointain et défunt mais en même temps meilleur ; un monde où l'homme est aussi peu pourvu à vrai dire de ce dont il a besoin que dans le monde réel, mais où les choses sont libérées de la servitude d'être utiles.”
“L'INTÉRIEUR n'est pas seulement l'univers du particulier, il est encore son étui. Depuis Louis-Philippe on rencontre dans le bourgeois cette tendance à se dédommager pour l'absence de trace de la vie privée dans la grande ville. Cette compensation il tente de la trouver entre les quatre murs de son appartement. Tout se passe comme s'il avait mis un point d'honneur à ne pas laisser se perdre les traces de ses objets d'usage et de ses accessoires. Sans se lasser il prend l'empreinte d'une foule d'objets ; pour ses pantoufles et ses montres, ses couverts et ses parapluies, il imagine des housses et des étuis. Il a une préférence marquée pour le velours et la peluche qui conservent l'empreinte de tout contact. Dans le style du Second Empire l'appartement devient une sorte d'habitacle. Les vestiges de son habitant se moulent dans l'intérieur. » (p. 17-18).
Emanuele Quinz
Marine
"Passé 1880, on n'échappe plus à l'armoire à glace, un, deux ou trois corps, qui sert de psyché et de rangement. Le choix de l'ameublement de la chambre est affaire de couple; le mari décide du mobilier, plus onéreux, et l'épouse des rideaux et des tentures. C'est un choix décisif et de longue durée." (p72).
"Qu'y-a-t-il de commun entre ces emmurés, sinon la volonté de faire du retrait un mode de vie, une protestation et l'expression de leur liberté ? Leur geste, dans sa diversité, pose toute la question des limites. Quand est-on enfermé ? Qu'est-ce qu'un mur ?" (p.360).
"Rien n'était simple. Chaque objet parlait de leur absence, ravivait le manque, la solitude. La tâche m'écrasait, la maison était trop chargée, la peine trop fraîche. [...] Avant de quitter la maison, j'entrai dans leur chambre. Tout était intact. À la tête du lit, du côté où ma mère dormait, se trouvait le portrait de mon père : accoudé au bord d'une fenêtre ouverte, un beau jeune homme souriait, depuis cinquante-sept ans. De son côté à lui, pâlie par le temps, une image où se devinaient dans une forêt de caractères noir sur blanc le visage de ma mère et le mien en gros plan." (p.45-47).
Shantal Ramirez
Maria est une jeune fille qui cherche refuge dans une maison mystérieuse du sud du Chili, après avoir échappé à une secte de fanatiques religieux allemands. Là, elle est accueillie par deux porcs, seuls habitants du lieu. Réalisée en stop-motion et inspirée de l’affaire de la Colonia Dignidad -un centre de torture à l’époque de Pinochet- "La Casa Lobo" semble être un conte de fées animé produit par le chef de la secte pour endoctriner ses adeptes, résultant dans un sombre univers de références gothiques et d’horreur psychologique.
REN
HAOYUE
室 (pinyin : shì) est un caractère chinois de catégorie principale, couramment utilisé dans la norme officielle de la langue chinoise. Ce caractère remonte aux inscriptions sur os oraculaires et sur bronze de la dynastie Shang. À l’origine, 室 désignait une pièce destinée à l’habitation ou au repos. Par la suite, il a spécifiquement désigné la pièce située au centre, à l’arrière de la salle principale. Plus tard, son sens s’est élargi pour inclure tout espace ayant la nature d’une pièce, comme une chambre, une salle, un bureau ou un département.
室 est un caractère combinant des éléments idéographiques et phonétiques. Dans les inscriptions sur os oraculaires, la partie extérieure, représentée par « 宀 », symbolise une maison. Dans l’écriture ancienne, 室 désignait avant tout une maison d’habitation. La partie intérieure, « 至 », dont la forme ancienne évoque une flèche atteignant le sol, suggère les notions de "parvenir" ou "atteindre", mais aussi l’idée de repos.
*une chose est une chose*
-María Teresa Hincapié
Chaque objet a été placé dans une séquence où le geste ritualisait son existence. Chaque chose signifiait quelque chose, et dans l’esprit de l’artiste opéraient des idées sur la provenance, l’utilisation et l’anecdote de la possession. Ce rituel complexe énumérait en silence les objets qui lui étaient propres, proches. Vider sa maison devait être une manière de se vider elle-même. Il étendit sur le sol chacun de ses vêtements, qu’il sentait comme il allait les embrasser, ainsi puis il jouait avec des petites choses, à qui il murmurait secrets.
« Supposons le même individu conduit dans une chambre meublée avec goût : il laissera éclater une exclamation de plaisir et de surprise. Un malheur qui naît de nos institutions républicaines, c’est qu’ici un homme possédant une grosse bourse n’a généralement qu’une très-petite âme à mettre dedans. La corruption du goût fait partie et pendant de l’industrie des dollars. A mesure que nous devenons riches, nos idées se rouillent. »
// une chambre à soi
"Une femme doit avoir 500 euros par an et une chambre à elle si elle veut écrire de façon indépendante."
“Les femmes ne peuvent entrer à la bibliothèque qu'accompagnées d'un chercheur universitaire, sinon elles doivent présenter une lettre de recommandation"
"Je pense qu'un sexe jouit de la stabilité et de la prospérité, tandis que l'autre souffre de la pauvreté et de l'instabilité. Je pense qu'une tradition et l'absence d'une autre tradition peuvent influencer un écrivain."
"Parce que dans les familles de la classe moyenne du XIXe siècle, il n'y avait qu'un seul salon ? Les femmes devaient écrire dans le salon ordinaire, et Jane Austen a écrit toute sa vie dans cette situation, sans bureau privé. La plupart de ses œuvres ont été écrites dans le grand salon, où de nombreuses distractions de la vie quotidienne étaient présentes."
Un 'espace à soi' ne se réfère pas seulement à un lieu de vie, mais symbolise aussi l'espace littéraire de la création des femmes. Les femmes doivent avoir leur propre perspective unique pour observer les choses. Si elles ne parviennent pas à se libérer de la domination de la société masculine et à oser explorer, elles ne pourront pas exprimer pleinement leur propre identité. Si une femme veut échapper à cette position discriminatoire, elle doit établir ses propres critères de jugement, c'est-à-dire qu'elle doit avoir un 'espace à soi', un espace éloigné des souvenirs maternels et des responsabilités familiales.
// Le Women's Room se déroule dans l'Amérique des années 1950 et suit le destin de Mira Ward, une jeune femme conventionnelle et soumise dans un mariage traditionnel, et son éveil progressif au féminisme.
Cornelia Parker
"the maybe"
"Sounds of noise" 2010
est un film dans lequel 6 percussionnistes vont s'emparer de la ville et d'une maison illégalement afin d'improviser musicalement.
scène de la chambre: 3"20
https://www.youtube.com/watch?v=R3jvO4cdxR8
« Comme dans une chambre où l’on s’isole pour écouter, pour penser, pour respirer un moment hors des agitations communes, les cabanes sont des lieux de repli, mais aussi de concentration, des lieux où l’on prépare une autre manière d’être au monde. »
« Les cabanes, tout comme les chambres, ne sont jamais seulement pour soi : ce sont des lieux qui recueillent la trace des autres, de leur passage, de leurs gestes et de leurs paroles. Dans une chambre, on entend encore les échos d’une voix, et la cabane a cette même vocation de garder les empreintes. »
PLASTIC FANTASTIC,
LA BULLE FAIRE CHAMBRE EN EXTERIEUR
HÉLOÏSE LAGARDE
Do Ho Suh
"the perfect home"
installation, pièce d'une maison entièrement recouverte de papier calque
Rachel Whiteread
"Home"
artiste plasticienne qui rempli des espaces (maisons) de béton pour en détruire la carcasse et ne garder que le remplissage
HÉLOÏSE LAGARDE
Aélajade Coquio
Chambre coloniale
« Chaque famille nègre a sa case [...]. Les murs sont composés de claies qui soutiennent un torchis de terre grasse et de bouse de vache. Elles n'ont qu'une porte et une fenêtre. Elles sont alignées et placées à distance de l'habitation des maîtres et sous le vent, pour préserver celle-ci des incendies qui sont assez fréquents car les nègres font du feu dans leur case presque toute la nuit pour dissiper l'humidité [...]. Leurs lits, composés de planches sont dans de petits enfoncements [...]. Leurs meubles sont quelques calebasses', un banc, une table et des ustensiles en bois. »
B.-S. Frossard, "La cause des esclaves nègres", 1788.
"Description d’un navire négrier" en 8152
« L’efpace de 16 pouces qui doit être alloué dans le plan pour chaque homme, fe trouve réellement réduit à 10 pouces; & fi le nombre entier de 351 étoit entaffé en effet dans la chambre des hommes, il eft clair qu'ils n'avoient pas plus de 9 pouces de largeur chacun pour fe coucher.
En conféquence, au lieu d'être couchés fur le dos, les hommes étoient, comme cela fe pratique dans les navires pleins, couchés fur le côté, ou l'un fur l'autre. On en trouve affez fouvent le matin de morts dans cette fituation. »
La « chambre » est l’endroit le plus personnel dans notre maison. Parmi les espaces de la maison, c’est la bibliothèque qui reflète le mieux notre personnalité et notre individualité.
Rachel Whiteread est une artiste qui a donné forme à des souvenirs précieux, qu’ils soient les siens ou ceux de quelqu’un d’autre.
Chisa MIZUSHIMA
・Donner forme aux souvenirs de quelqu’un dans une maison
・L'intimité et la vie privée
・affect
Félix Farenc